De par la criticité de son rôle et de l’importance des budgets qui lui sont consacrés, mesurer la performance de son informatique est devenu une obligation pour toutes les entreprises. Ce qui n’est pas mesuré ne peut être amélioré !

Les indicateurs de performance (KPI) que l’on retrouve habituellement sur les tableaux de bord informatique sont :

  • Pourcentage de disponibilité des systèmes et des applications
  • Nombre d’incidents
  • Temps moyen de résolution des incidents
  • Suivi des projets : respect des délais, des budgets
  • Indicateurs financiers : budgets, coût total de possession (CTO)
  • Etc.

Bien que ces indicateurs restent en général pertinents à ce jour, ils sont néanmoins le reflet d’une perception de l’informatique comme un service administratif, un outil de soutien aux autres services, et donc un centre de coûts.

Cette vision de l’informatique est aujourd’hui obsolète : un énorme potentiel de création de valeur se trouve à l’intersection du numérique et des autres disciplines de l’entreprise. Le digital doit jouer un rôle proactif dans la création de valeur et dans l’innovation.

La plupart des grandes entreprises l’ont compris et ont commencé voire même terminé cette transition. Malheureusement, ce n’est pas le cas des PME et ETI, creusant ainsi un gouffre numérique entre les leaders et les suiveurs et qui tôt ou tard deviendra impossible à franchir.

L’utilisation de nouveaux indicateurs de performance permettront de mettre en lumière cette transition vers une informatique alignée sur les besoins de l’entreprise, créatrice de valeur, et motrice dans l’innovation. Ces indicateurs peuvent par exemple être :

  • Taux de pénétration cloud : pourcentage des applications, des briques logicielles ou de la puissance de calcul hébergée dans le cloud (y compris le SaaS). Le cloud permet à l’entreprise de se décharger partiellement ou totalement de l’administration des machines et des sous couches logicielles utilisées par vos applications. De plus, l’utilisation du cloud nécessite de repenser la conception « monolithique » du système d’information vers une conception qui utilise massivement les microservices et les API, créant ainsi une informatique beaucoup plus agile et facile à faire évoluer.
  • Répartition du budget : pourcentage consacré à :
    • assurer la disponibilité des systèmes
    • l’innovation
    • la sécurité
  • Dans le cas de développement logiciel (interne ou sous traité) : fréquence de livraison des nouvelles versions (ou durée des « sprints »), fréquence des réunions entre développeurs et utilisateurs, etc. Au-delà de trois semaines pour ces indicateurs, vous êtes dans la rouge et vous n’avez probablement pas industrialisé votre développement logiciel.
  • Nombre de partenariats stratégiques dans votre écosystème (clients, fournisseurs, startups, pairs, etc.)
  • Nombre de projets d’innovation, c’est à dire la création de nouveaux produits ou services, initiés par l’informatique.
  • Taux ou nombre d’applications non interfacées au reste du système d’information.
  • Taux d’utilisation des API et microservices dans vos applications : les microservices offrent la possibilité de grandir tout en restant petits et agiles. Les API permettent de transmettre l’information au sein de votre entreprise (entre applications) et en dehors avec ses partenaires et clients.

Enfin, l’existence ou non d’une stratégie numérique claire, axée sur la transition vers une informatique agile et créatrice de valeur, est le meilleur des indicateurs !